mardi, décembre 18, 2012

J'ai besoin de neige




Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Non je n’ai pas besoin de pluie
Je veux de la neige à tous les jours 
Pour ma souffleuse


Non 
Je n’ai pas besoin de beaux temps
Je n’ai pas besoin d’accalmie 
Je veux des tempêtes qui m’excitent
Mieux que toutes les aurores boréales 



Non 
Je n’ai pas besoin de vacances 
Les poudreries grisent mon cœur 
Je n’ai pas besoin de m’évader
Je n’ai pas besoin de plages 
Le vent souffle mon bonheur 
La nuit prépare un brouillard 
Et moi je prépare ma souffleuse



Un grand, grand bonheur immense 
Un beau cadeau enneigé du ciel



Non 
Je n’ai pas besoin de sable
J’ai des congères qui m’entourent 
J’ai du bonheur plein les bras 



Non 
Je n’ai pas besoin de vin 
Je n’ai pas besoin de bière 
J’ai de la neige qui me comble
Mieux que toutes les ivresses



Un grand, grand bonheur immense 
Un beau cadeau enneigé du ciel



Tu n’es pas un fardeau dans ma vie 
Tu es l’apogée de mon existence
Mon grand, grand, grand très grand bonheur 
Je n’ai pas besoin de pluie
Les flocons ensorcellent mon cœur 
Je veux de la neige à tous les jours 



Non 
Je n’ai pas besoin de vacances
Une seule bordée déjà me comble
Les flocons se mettent à tomber 
Au secours, au secours 
J’ai besoin de beaucoup de neige

lundi, septembre 17, 2012

Seul sur un banc



Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Une belle journée d’automne
Je le vis là seul sur un banc
Loin de ses êtres chers
Loin de sa vie d’autrefois

Le regard était triste
Une salutation inaudible
J’aurais dû m’arrêter
J’aurais dû lui parler

Je ne l’ai pas fait
Comme des milliers d’autres
Abandonnés et laissés seuls
Le silence du poids des âges

La ville bourdonne d’activités
Les couleurs d’automne
Les mésanges chantonnent
Lui gît dans l’inactivité

Je ne voulais pas entendre
Que celle qu’il aimait
N’était plus de ce monde
Que ses enfants fort occupés
N’avaient pas de temps pour lui
Que son corps usé par le travail
Ne voulait plus de lui
Que la routine et l’oubli
Étaient son lot quotidien
Que j’entrevoyais déjà
Le jour fatal de mon issue finale

Je m’éloignai triste
Je vis plus loin
Un autre homme
Assis seul sur un banc

Terrible destin que celui
D’un unique passage
Sur cette planète

jeudi, avril 12, 2012

Stabbat Jacobus



Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Au pied de quelle croix
Devrais-je m’écraser ?

L’africaine asséchée
Par tant d’indifférence
Internationale
Laissée en décrépitude
Comme son peuple agonisant
Troué par des clans tribaux
Opportunistes et sanguinaires

L’américaine orgueilleuse
Marquée par l’argent
Et la domination
Imposant son ombre
Sur toute la planète
Larguant ses bombes
Au nom de sa démocratie
Se disputant la présidence
À coup de dollars infects

L’européenne tourmentée
Pansant les cicatrices
D’un passé de guerres
Fratricides
Divisée et timorée
Nostalgique d’un passé
Colonial
Enlisée et endettée
Qui peine à s’en sortir

La mienne qui m’écrase
De plus en plus chaque jour
Me donnant des nuits
D’insomnie
Écrasé par l’impuissance
Ne voyant aucune
Résurrection possible
Trop profondément crucifié
Par les clous inhumains
Des êtres de mon deuxième
millénaire