lundi, mai 18, 2009

Rut printanier

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Ce frère on le surnommait le taureau
Nom tout à fait digne de son personnage
Quand le printemps se pointait à l’horizon
On ne reconnaissait plus ce frère taureau

Il passait ses journées entières à épier le taureau
Loin des tâches quotidiennes il épiait sans relâche
Le vrai taureau s’adonnait à ce à quoi on devine
Et notre taureau humain fantasmait sur son engin

L’engin de toutes les prouesses l’engin de tous les désirs
Il se voyait accomplir lui-même cette tâche très noble
Pourquoi n’était-il pas né dans cette race animale
Pourquoi n’était-il condamné qu’à épier et à fantasmer

Ainsi tous les printemps ramenaient cette folie printanière
Cet humain vivait par procuration la vie du taureau
Aujourd’hui encore il rêve de ce rut printanier
Aujourd’hui encore le tout s’accompagne
D’une puissante et généreuse érection
Loin de nous l’idée d’une absolution
Laissons-le à l’ivresse de ses ablutions
Sources de toutes ses consolations
Ne tuons pas la beauté
De ses rêves