Mes autres poèmes
Tu es Sisyphe, le fils d’Éole et de Méropée
Tu roules pour l’éternité un rocher en haut d’une montagne
Tu vois ton rocher retomber aussitôt sur l’autre versant
Tu dois alors le ramener à nouveau au sommet sans repos
Suis-je si différent de toi, mon cher Sisyphe
Quand je regarde ma vie et celle de mes contemporains
Que vois-je, qu’entends-je, qu’est-ce que j’observe
La plupart du temps mon rocher c’est la routine
Je dors, je me lève, je me lave, je mange, je copule
Je travaille, je me repose, je lis, je regarde la télévision
Je visite, je salue, je soigne ma chatte, j’éternue
Je somnole, je danse, je pense, je parle, je me tais
Nous avons tous un rocher à ramener au sommet
Un jour ce rocher deviendra une pierre tombale
Ah ces Grecs et leurs légendes si proches de la réalité
Une chance qu’il me reste l’imaginaire, cher Sisyphe