vendredi, octobre 24, 2008

Nuit d'octobre

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Nuit cauchemardesque
Mon corps craque de partout
Un quatrième accouchement
Dans les cris et les hurlements

Lui le géniteur fait les cent pas
Incapable de contrôler sa libido
Moi l’innocente vestale de sa bestialité
Moi l’accoucheuse en série sidérée

Le vent hurle, le poêle chauffe
La chatte se cache derrière le coffre
Je pousse et je hurle tout mon désespoir
Il se fait attendre trop attendre

Lui le géniteur ne sait que faire
Il connaît pourtant l’entrée de ma souffrance
Il y pénètre comme une idée fixe
Il y fixe son instrument sans artifice

Nuit d’octobre, nuit d’horreur
Je le donnerai aux forces des ombres
Celui qui sortira de mes entrailles
Il cherchera l’impossible conquête
Il sentira la soif du désespoir
Il touchera les plaies vives de l’humiliation
Il comprendra alors toute mon agonie
L’autre l’imbécile continuera à faire les cents pas

dimanche, octobre 19, 2008

Onondaga libéral

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Ce sous-marin difficile à placer sous son socle
Vaines réussites après quatre tentatives infructueuses
Toujours sur le côté tel que le parti libéral
Incapable de se redresser pour prendre le large

Est-ce la faute du capitaine
Se terre-t-il à quelque part
La Pointe au Père se lasse d’attendre
Le Messie se cache et fulmine

Les gérants d’estrade savent quoi faire
Personne ne les écoute
Ils attendent un miracle
Une grosse marée

Hélas la marée humaine à couler le Parti libéral
Comment le remettre sur le bon côté
Les pirates trépignent d’impatience
Dépêchez-vous à le couler pour de bon

mercredi, octobre 08, 2008

Trois mètres de liberté

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Attachée à une corde de trois mètres
Liberté ainsi contrôlée sur le patio
Pièces interdites dans la maison
Qui viendra me parler d’aventures
Moi la captive persane beauceronne

Adieu oiseaux rats et autres reptiles
Surveiller quelques mouches étourdies
Voilà mes seules aventures sur le patio
Je lorgne de loin les oiseaux aux mangeoires
Qui viendra couper cette maudite corde

L’aventure de la maternité quelle farce
On m’a enlevé mes ovaires
On ne me voulait pas en chaleur
On m’enlève cette extraordinaire aventure
Celle de donner la vie et de l’amour

Me faire les ongles sur les meubles
À oublier pour toujours et à jamais
On m’a dégriffée et mutilée
L’autre jour j’ai plongé comme une conne
Parce que je n’avais plus mes griffes

Ne me parler pas de raconter une aventure
De faire vibrer les poètes de PoéSarts
Je leur en aurais mis plein la gueule avec mes aventures
Je leur aurais montré ce que c’est que d’être une Routarde
J’aurais sillonné le Nord de l’Angleterre
J’aurais rêvassé en Provence
J’aurais parcouru la Corse
Je me serais étourdie en Perse
Mais je n’ai que trois mètres de liberté