samedi, mai 10, 2008

Lembranças brasileiras

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Tous les jours elle se pointait
À la même heure à notre porte
Dans l'espoir souvent heureux
De cueillir nos restes de table


Valderys elle se nommait
Au visage d'ange aux yeux tristes
Affamée comme pas une
Tout comme sa pauvre famille

Si je quittai jadis le Brésil
Si je perdis ma vocation
Si s'en furent mes illusions
C'est à cause du ventre affamé
De la petite Valderys ma soeur brésilienne

Ma mauvaise conscience jésuitique
Ne pouvait se refaire une virginité
Abreuvé que j'étais si abondamment
Aux mamelles de la riche Compagnie

Qu'aurais-je foutu comme sauveur nordique
Dans le pauvre Nordeste brésilien
L'image des pauvresses de Juazeiro do Norte
Les masures dévastées de Cortes
Autant de clous qui fermèrent
À tout jamais le tombeau
De mes candides illusions

Les milliards de la guerre de Bush
Pour défendre son accès à l'or noir
Donneraient enfin une table
À nos millions d'humains affamés
Mais de cela GW s'en fout éperdument

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Beau témoignage!
Le poète est une conscience.
Se taire et feindre d'ignorer l'intolérable, c'est le comble de l'inconscience!
Toi, tu ne manges pas de ce pain.
Tu brasses la cage de toutes nos paresses et illusions!
Très belle photo qui illustre tes propos!
Il y a deux semaines, je notais sur le bloc-notes de Poésarts ceci :
Je lis in World Food Report de 2007 ceci
"À toutes les 5 secondes, un enfant de moins de 10 ans est mort de faim. Chaque jour, 100,000 personnes meurent de faim."
Puis, ces jours-ci, le bouquet, on nous annonce l'une des pires crises alimentaires!
Comment peut-on imaginer qu'en 2008 UNE SEULE PERSONNE PUISSE MOURIR DE FAIM?
Ça dépasse l'imagination!
Mais, diantre, sur quelle planète vivons-nous?
Il y a certainement quelque chose qui cloche au royaume des humains...