lundi, avril 28, 2008

Le temps qui passe

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Il pointe l’horloge
Il veut défier le temps
Le temps qui se défile
Le temps qui file

Le temps sourit
Le temps attend
Il s’impatiente
Il s’inquiète

Je vais te mâter
Je vais t’arrêter
Le temps se joue de lui
Pas de temps à perdre

Va ton chemin
Prends ton temps
Prends du bon temps
C’est le retour du printemps

Mon temps est précieux
Je ne veux perdre du temps
Laisse-moi le temps
De comprendre
D’apprendre
De me reprendre
De te prendre
Pour toujours
À temps


samedi, avril 19, 2008

Du sommeil au silence

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Me réfugier dans le sommeil
Me résoudre au silence
Oublier la parole
Me taire

Parler pour rien
Écrire sans être lu
Indifférence
Question

Couper les ficelles
De la bête qui les tire
Fermer le rideau
Une comédie sans public

Couper le son
Une symphonie muette
Me boucher les oreilles
Pour tuer la cacophonie

Près du ruisseau
Le poète s’interroge
Le monde s’en fout
Les fous jubilent

Je regarde ma chatte dormir
Je l’accompagne dans ses rêves
Je découvre un présent magique
Où le questionnement est absent

Je foule le sol d’une planète
Où l’humain ne peut ignorer
Sa conscience et sa démence
La parole revient me hanter



vendredi, avril 04, 2008

Le relief de tes hanches

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Quelques décennies dans mes mémoires
Souvenirs certains du relief de tes hanches
Plus beau que tous les reliefs appalachiens
Vents des hauteurs que tout déhanche

Ces hanches comme des fougères
À l’ombre de mes regards espiègles
Où jonglent ces divines idées lubriques
D’un cœur esseulé en quête d’ivresse

Les senteurs des boisés appalachiens
Affolent mon odorat taquiné à outrance
Tes hanches me pulsent des transes
Mes errances convergent vers ce relief

Le butor du Lac à Busque me sort de cette rêverie
La clocher de la petite église esquisse un sourire
Pendant que mes mains sur tes hanches frémissent
Un sublime lien amoureux s’installe paisiblement

mercredi, avril 02, 2008

Les poissons de la Pozer

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

Retour dans la terre perdue de mon enfance
Abandonné dans mes rêves et mes souvenirs
Je me revois marcher vers la mythique Pozer
Il fallait traverser la terre interminable à Dophe

Terre aride pleine de roches et d’arbrisseaux
Là où les quelques vaches allaient brouter
Là où nous allions les chercher à l’orée du boisé
Boisé où se cachait l’inoubliable sucrerie artisanale

Assoiffé de conquête j’avançais vers le but ultime
Cette rivière poissonneuse à la mesure de mon imaginaire
Je savais qu’ils attendaient ces vers poisseux du tas de fumier
Le bruit du feuillage, les branches qui se frappent l’épouvante

Comme si tout d’un coup je traversais le continent
Comme si blessé dans mes attentes j’étais happé vers là
Fasciné par l’inédit par la fuite des bras maternels protecteurs
Cette rivière éloignée du repère familial était l’éden convoité

Peu importe si des poissons m’attendaient cachés là
Le plus important était l’odyssée elle-même
Le parfum des conifères, l’excitation des ombres

Le désir profond de confronter mon possible désir d’être


mardi, avril 01, 2008

Poissons-scies

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Il y a des si
Il y a des scies
Il y a des poissons-scies
Il y a des poissons d’avril

Si les guerres étaient des poissons d’avril
Si les famines étaient des poissons d’avril
Si la drogue était un gros poisson d’avril
Si la pollution était aussi un poisson d’avril

Je suis prêt à courir ce genre de poisson
Vous pouvez m’en placer plein le dos
J’ai le dos bien large et bien accueillant
Mais ne me prenez pas pour un poisson d’avril

Je connais ce genre de poison déguisé en poisson
Je suis incapable d’avaler ce genre de potion
Pour ma planète bleue c’est une malédiction
Trop de mes humains vivent dans l’affliction

On a beau rire aujourd’hui de ce poisson d’avril
Moi je ne ris pas du tout et je pleure toutes mes larmes
Jamais je ne maudirai assez la violence et les armes
Mais je ne suis qu’un acteur figurant dans cette comédie