samedi, mars 29, 2008

Une vache de leçon

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Je passais par là
Elles étaient pourtant là
L’une me regardait attentivement
Les autres me tournaient le dos dans l’indifférence

Celle qui me regardait
La bouche grande ouverte
Me disait de passer mon chemin
Que j’avais autre chose à faire

Je m’arrêtai tout de même
Je voulais savoir ce qu’elle pensait
Je voulais découvrir son monde intérieur
Je voulais développer un animal intérêt

Si tu savais mon pauvre blogueur poète
Comme je suis bien ici dans mon champ
Je broute et je rumine et je donne mon lait
Que veux-tu de plus simple mon poète angoissé

Mais tu ne crains pas la vache folle
Mais tu ne crains pas la grippe aviaire
Mais tu ne crains pas la maladie du hamburger
Mais tu ne crains pas la pollution atmosphérique

Arrête de ronger ton frein mon blogueur poète
Tes problèmes sont plus graves que les miens
Sida drogue hépatite b famine guerre
Regarde-moi ruminer sous mon arbre

Je suis en paix avec moi-même
J’ai reçu avec plaisir la semence du taureau
Je te regarde passer épouvanté
Va ton chemin et ne pense plus à moi


vendredi, mars 28, 2008

Au pied de son arbre

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes


Je me suis réveillé en sursaut
Le cœur battait très fort
Étrange rêve pour un mortel
Et si c’était pourtant vrai

J’étais dans une situation inextricable
Je ne voyais aucune sortie possible
La confusion la plus totale régnait
Aucun sauveur à l’horizon

Je me devais d’agir sinon tout était foutu
La prière et les incantations ne servaient à rien
Il fallait une solution à la mesure de l’obstacle
Les recettes du passé ne pouvaient plus servir

Le mortel tremble devant l’inconnu
Il s’invente un dieu pour se sécuriser
La pensée magique qui devrait tout régler
L’abdication de sa mortelle responsabilité

Alors le mortel se réveille en sursaut
Son cœur bat à tout rompre
Il s’imagine que c’est un rêve
Ses proches ne peuvent rien pour lui

Une envie soudaine de fuir le surprend
S’il oubliait tout dans une lointaine contrée
Pas facile de rester assis au pied de son arbre
S’il s’entendait dire que la réponse est pourtant là


mardi, mars 25, 2008

Libre malgré l’autre

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Le prêt-à-jeter
Le prêt-à-porter
Le prêt-à-penser
Le prêt-à-consommer

Je ne suis pas prêt
À tout accepter
À ne rien dire
À ne pas dénoncer

Qui es-tu pour me dire
Quoi penser
Quoi faire
Quoi éviter

Tu es un humain comme moi
Qui habite ma planète
Qui a une histoire oui
Qui a une culture oui

Mais pas au point de ne plus penser
Mais pas au point de perdre sa centricité
Mais pas au point de perdre sa liberté
Mais pas au point de nier sa conscience

Je suis né dans la solitude
Je mourrai ou je passerai
Dans une autre dimension
Seul

Je n’ai rien à foutre
Des idéologues
Des théologues
Des dirigotologues

Des fossoyeurs de la liberté

lundi, mars 24, 2008

Être femme en Arabie Saoudite

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Royaume étonnant
Que cette contrée
Difficile à saisir
À l’heure d’Internet

Sommes-nous en 2008
Sommes-nous au Moyen-Âge
Pour les femmes un cataclysme
Les interprétations du wahhabisme


Liberté, égalité, fraternité
Répète mâle saoudien
Ces trois magnifiques mots
Répète-les comme un mantra

Mâle saoudien cogite un peu
Tu n’es pas propriétaire
De la femme saoudienne
La liberté est pour elle aussi

Mâle saoudien arrive en 2008
La femme saoudienne est ton égale
Oublie tes principes du wahhabisme
Ne t’en sers pas pour l’asservir

Mâle saoudien souviens-toi
La Saoudienne peut se tenir
En compagnie d’un autre homme
Qui n'est pas de sa famille proche

Mâle saoudien évolue
La Saoudienne peut manger
Seule au restaurant
N’en fais pas une indigestion

Mâle saoudien prend conscience
La Saoudienne peut conduire
Une automobile comme toi
Allah ne fera pas une crise d’apoplexie

Mâle saoudien réfléchis
La Saoudienne peut choisir
Sa tenue vestimentaire en public
Ne l’oblige pas à se couvrir
Des pieds à la tête en public
Cela ne te regarde pas
C’est une femme libre
Elle n’a aucune permission
À te demander

La vie est courte
Il y a tant à découvrir
Ce n’est pas une vie
Que de rester prisonnière
Dans son Arabie Saoudite

vendredi, mars 21, 2008

Joyeuses Pâques

Par Jacques Rancourt
au nom de Capucine


Capucine vous souhaite de joyeuses Pâques

Elle veut que vous viviez l'ici et le maintenant
Elle vous souhaite tout un renouveau
Elle veut que vous deveniez Zen
Que vous contempliez davantage
Que vous pulsiez l'amour et la tendresse
Que chaque jour soit une résurrection

dimanche, mars 16, 2008

Qui dit Guy

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

À mon frère Guy
qui a 60 ans
le 17 mars 2008
......................

Guy qui rit
Guy qui épie
Guy qui pépie
Guy qui bruit

Guy qui nie
Guy qui rugit
Guy qui mugit
Guy qui hennit

Guy qui vit
Guy qui prie
Guy qui fuit
Guy qui s’évanouit

Guy qui gît
Guy qui contredit
Guy qui crie
Guy qui maudit

Guy qui écrit
Guy qui lit
Guy qui saisit
Guy qui luit
...................
Guy, le rétif
Guy, l'inactif
Guy, le contemplatif
Guy qui a du pif

samedi, mars 15, 2008

La mystérieuse inconnue

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Cachée dans ta stratosphère
Secrète comme un mystère
Discrète ou impertinente
Tu te caches comme une voleuse

Tu as le sens du tragique
Tu arrives sans frapper
Tu es créatrice d’angoisse
Tu fais mourir à petit feu

Tu remplis les champs de bataille
Tu es l’arme favorite des fous d’Allah
Tu es une mine d’or pour le sida
Tu es l’aliment de toutes les famines

Tu n’épargnes personne
Tu agis à la vitesse de l’éclair
Tu n’as aucune pitié
Tu ne tolères aucun retard

La mort libératrice pour certains
La mort dévastatrice pour d’autres
La mort créatrice des dieux
La mort comme un précipice
La mort cette mystérieuse inconnue

Si elle nous amenait dans une autre dimension
Si elle nous permettait de nous retrouver enfin
Si elle était le commencement de la vraie vie

Si elle n’était pas si totalement mystérieuse
.


jeudi, mars 13, 2008

Une étoile rêvée

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Dans les profondeurs de la nuit
Étendu sur mon lit
Mon corps inerte
Mon esprit déroule
Le plus beau des rêves
Qui me transporte
Parmi les étoiles

Et si je venais d’une étoile
Et si je retournais comme étoile
Fin de la peur de mourir
Fini les rancoeurs
Fini les blessures
Fini la culpabilité
Fini la crainte de se tromper

Et si au-dessus de mon étoile
Rayonne la Galaxie
Par sa majesté
Par sa taille
Par sa beauté
Pourquoi pas

Moi, une étoile parmi les étoiles
Une lumière qui éclaire
Une lumière qui scintille
Une lumière qui donne accès
À tout le Savoir possible
À tous les secrets
A tous les mystères
À toutes les connaissances

Destin de toute âme
Question de temps
Devenir une étoile
Que demander de plus
Se sentir enfin vraiment bien
En tant qu’étoile
Être au-delà
Des mesquineries terrestres

Je quitte mon état stellaire
Je me réveille en sursaut
Je dois faire boire ma chatte Capucine

mercredi, mars 12, 2008

Les yeux vers le ciel

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Chaque fois que je lève les yeux
Pour contempler les étoiles
Pour fuir la turbulence des humains
Je relativise vraiment tout
Je trouve une paix profonde

Vos drames sentimentaux
Vos échecs professionnels
Vos trahisons et vos humiliations
Combien tout est relativisé
Quand vous levez les yeux vers le ciel

Pourquoi je suis né
Pourquoi je souffre
Pourquoi je vis
Pourquoi je vais mourir
Voilà autant de raisons
Pour lever les yeux vers le ciel

Les grands espaces sidéraux
Les milliards d’étoiles
Les trous noirs
La terre et le temps
L’amour et les humains
Moi et ma conscience

mardi, mars 11, 2008

Des glaçons comme un affront

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Oh là là que faites-vous là
Qui vous a permis
Comment osez-vous
Squatter ma corde à linge

Je ne comprends pas
Cent autres lieux pour vous
Glaçons sans façon
Vous avez du front

Ma corde ne comprend plus rien
Elle est déboussolée comme ma planète
Habituée aux petites culottes, aux bas
et autres textiles de même acabit

Comment gérer cet imprévu hivernal
Comme on s’amuse au carnaval
Comme un soubresaut de la nature
Comment gérer ma routine foudroyée

Dois-je demander au soleil de vous fondre
Dois-je supporter votre poids sans me plaindre
Dois-je demander au dieu Éole de vous déglaçonner
Dois-je plutôt m’agenouiller pour vous admirer

.

lundi, mars 03, 2008

L’amour aux temps des sucres

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Faire l’amour à son amoureuse
C’est comme faire les sucres
C’est un éternel printemps
C’est la plus succulente des sèves

C’est avec une fébrilité certaine
Qu’elle reçoit le beau chalumeau
L’érable tremble d’une émotion certaine
C’est le départ vers la grande aventure

Elle donne son eau avec générosité
La libido atteint son paroxysme
La vapeur enveloppe les corps
Les gros bouillons dansent joyeusement

La bouche s’entrouvre pour accueillir
Le divin nectar fruit du feu le plus vif
Jamais l’érablière ne révélera les secrets
De ces amours printanières à l’ombre des érables

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© Photo de
La Cabane à Pierre prise par Jacques Rancourt

dimanche, mars 02, 2008

Capucine

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Tu ignores Poutine
Tu joues ma Capucine
Tu n’es pas toujours fine
Mais tu es souvent coquine

J’envie souvent ma féline
Elle ne fait pas de rimes
Elle se fout de ce qui ruine
Alors que moi je rumine

Pas besoin de mimes
Elle ne plie point l’échine
Pas besoin de crimes
Elle se mire dans la vitrine

Alors que le jour décline
Alors que je vise une cime
Ma Capucine joue dans la farine
Ma Capucine se doit d’être féline

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© Photo de ma chatte Capucine par Jacques Rancourt