jeudi, mai 31, 2007

Le paradis des animaux

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Le paradis des animaux

Dans le paradis des animaux
Y a des taureaux qui copulent
Des vaches qui se déhanchent
Au large des enclos
Dans le paradis des animaux
Y a des veaux qui dorment
Comme de jeunes tourtereaux
Le long des berges sacrées
Dans le paradis des animaux
Y a d’autres boeufs qui beuglent
Pleins d’idées lubriques
Aux premières lueurs
Mais dans le paradis des animaux
Y a des espoirs qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs paradisiaques
Dans le paradis des animaux
Y a des vaches qui broutent
Dans des prairies trop abondantes
Des trèfles pullulent
Elles vous en mettent plein la gueule
À croquer la fortune
À décoiffer la lune
À bouffer des haubans
Et ça sent le bon foin
Jusque dans le cœur des prairies
Que leurs grosses pattes invitent
À revenir en plus
Puis se lèvent en courant
Dans un bruit de tempête
Referment leurs margoulettes
Et sortent en rotant

Dans le paradis des animaux
Y a des boeufs qui mangent
En se frottant la panse
Sur la panse des vaches
Et ils tournent et ils dansent
Ils oublient cette terre et sa misère
Ils oublient l’Irak et l’Afghanistan
Ils oublient le Darfour et le Liban
Ils oublient ces humains monstrueux
Ils sont loin de toute cette misère
Et quand ils ont bien oublié cette terre
Se plantent le nez vers elle
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur ces humains sans pareil
Dans le paradis des animaux
Dans le paradis des animaux
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À la manière de Jacques Brel

mercredi, mai 30, 2007

La Complainte d’un veau orphelin

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

La Complainte d’un veau orphelin
Je sais ma mère abandonnée par un taureau
Ma mère a été inséminée par un vétérinaire
D’où vient la dite semence qui me donna la vie
Qui est mon géniteur avec qui je pourrais m’identifier

J’ose rêver que ce soit Starbuck
Si tel est l’éventuelle possibilité
J’ai des milliers de frères et sœurs
Rien d’original côté descendance

Je vis un cruel vide existentiel
J’ai une hantise d’ordre généalogique
Je veux connaître mon profil ancestral
Je sais que ma mère est une Holstein

On me dit que c’est la vache idéale
Que je dois en être très fière
Le comble de mon bonheur a un nom
Ce nom est Starbuck, mon père

Entendez-vous ce Meuh Meuh Meuh
Ce veau appelle son père en vain
Il n’est pas seul sur cette planète
Plusieurs appels ne seront jamais entendus

mardi, mai 29, 2007

La complainte d'une vache abandonnée

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

La complainte d'une vache abandonnée

Cré-moé, cré-moé pas

Quéqu' part dans le clos
Y a une vache qui s'ennuie en maudit
Son taureau est parti
Se faire engraisser
Dans un enclos en Abitibi

La vache est tout seule

A r'garde la prairie
Qui brille par l’absence de l’amant viril
A pense à l’Abitibi
En pleurant tout bas
C'est comme ça quand ton taureau t'a lâchée

Ça vaut pas la peine

De laisser ceux qu'on aime
Pour aller te faire engraisser
Des gros T-Bone ben épais
Ça fait jouir les corpulents
Ça ramasse de la graisse pour longtemps
Ça fait enrichir les cliniques minceur
Quand les bedaines n’en peuvent plus

Quand la vache s'ennuie

A imagine son membre viril
Comme les tiges des grands arbres de l’Abitibi
A rêve à se faire grimper
À jouir avec son taureau
A voudrait voir son taureau sur son dos

C'est rien qu'une histoire

J' peux pas m'en faire accroire
Mais des fois j'ai l'impression qu' c'est moé
Qui est assis dans le clos
Les deux mains dans la face
Mon amour n’est pas là pis j' m'ennuie.................................................................
À la manière de
Beau Dommage
Photo prise par Guy Rancourt au Bic (Québec)

lundi, mai 28, 2007

La Complainte du Boeuf

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs
Mes autres poèmes

La Complainte du Boeuf

Au temps de mon enfance

Au temps de la grande noirceur
Au temps où le sexe était tabou
Régnait en maître le bœuf parmi ses vaches

Vint le temps où son rôle devint inutile
Vint le temps du vétérinaire avec son insémination
J’imagine alors toute la détresse de ce bœuf aigri
J’imagine alors sa complainte inspirée de Rutebeuf


Que sont mes vaches devenues
Que j'avais de si près tenues
Et tant aimées
Elles ont été de moi trop éloignées
Je crois le progrès les a ôtées
L'amour est morte
Ce sont amies étant comme des mortes
Et le progrès dans mon enclos
Les éloigna de mon sexe à jamais

Avec le temps que mon membre viril

Quand il ne sert plus à rien
Qu’il aille à terre
Avec tristesse qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps du printemps
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière

Que sont mes vaches devenues

Que j'avais de si près tenues
Et tant aimées
Elles ont été de moi trop éloignées
Je crois le progrès les a ôtées
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est advenu

Pauvre vie et pauvre existence maintenant

M'a Dieu donné, le roi des T-Bone
Et pauvre viande
Et droit au sexe on me le prend
L’ébéniste en fait une canne à vendre
L'amour est morte
Ce sont mes vaches éloignées de mon sexe
À tout jamais
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À la manière de Rutebeuf
Rutebeuf (1230-1285)

dimanche, mai 27, 2007

Le bonheur est dans le foin

Par Jacques Rancourt
Au pays des souvenirs

Le bonheur est dans le foin

Étrange bonheur qu’apporte le foin
Le foin qui couvre les vastes champs
Le foin qui te glisse le long des jambes
Loin du foin qu’on appelle le pognon

Quelle odeur que ce foin qui t’imprègne
Quelle tristesse de le voir couper
Quel plaisir de le ramener à la tasserie
Que de jeux possibles dans ce lieu mystérieux

Dans ce foin on y cachait nos trésors
Dans ce foin souris et chats se déjouaient
Dans ce foin on plantait la terrible fourche
Dans ce foin on créait des mondes inventés

Souvenirs d’une époque révolue
Souvenirs qui remontent à la surface
Senteurs qui me reviennent à l’improviste
Senteurs qui me retournent à l’innocente enfance

samedi, mai 26, 2007

Ma première blonde

Par Olivier, 17 ans
Mes jeunes écrivains


Ma première blonde

Je l'aimais
J'en étais fou
Je l'aimais passionnément
J'aurais tout fait pour elle

Un jour elle m'a dit qu'elle me quittait
Sur le coup cela ne m'a rien fait
Mais après quand je l'ai réalisé
J'ai été déprimé

Je me suis senti lâche pendant longtemps
J'avais le goût de ne rien faire
Je n'avais plus d'énergie

J'ai découvert
Que l'amour pouvait nous rendre très heureux
Que l'amour pouvait nous rendre très malheureux
Heureusement j'ai retrouvé l'amour
J'ai retrouvé le bonheur
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Photo prise au hasard sur le net

mercredi, mai 23, 2007

Elle, la mythique

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Elle, la mythique

Elle nous regarde dans sa tenue classique
Elle et son air désinvolte elle la référence esthétique
Que cache son intérieur révolutionnaire
Que ses contours nous font rêver

Dans sa livrée pudique, on rêve de poursuite
Dans son regard, on imagine des escapades sauvages
On aurait envie de narguer la morale
On aurait envie de devenir démoniaque

Que dire de son allure aérodynamique
Que dire de sa stabilité elle calmement appuyée
Cette Christiane sait nous surprendre
Cette Christiane s’offre dans toute sa splendeur

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Photo prise par Élie devant la Dodge Charger de Christiane

lundi, mai 21, 2007

Neige printanière

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Neige printanière

Heureux printemps
Heureux temps où tout s’éveille
Temps de renouveau
Temps où la nature se réveille

Mois de mai
Mois de Victoria
Mois de Dollard
Mois des Patriotes

Nostalgie d’une douce neige
Un rêve concrétisé ce matin
Un magnifique duvet blanc sur la pelouse
C’est l’euphorie totale dans le quartier

Que de souvenirs récents
Le golf sur la banquise
Le plaisir d’admirer les congères
Pureté divine hivernale insatiable

Hélas le soleil brûle les flocons
La pelouse redevient verte
Les tulipes sur la neige pleurent
Le magnifique blanc tourne au vert

Magnifiques flocons de neige
Quelle griserie soudaine
Quelle magie inattendue
Cette neige printanière un 21 mai
À Rimouski qui dit
Merci à la vie

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Photo prise par Richard Rancourt dans sa cour
à Rimouski en ce 21 mai 2007, fête des Patriotes

vendredi, mai 18, 2007

La maison dévoilée

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

La maison dévoilée

On cherchait qui pouvait déménager
On se creusait les méninges
On fit toutes sortes de suppositions
On fit une devinette pour s’amuser

L’un faisait divorcer sa sœur cadette
L’autre envoyait son autre sœur dans un Cénacle
Un autre voyait son frère dans le Nord de Montréal
Un certain se promenait entre Lévis et Drummondville

Soudain l’un d’eux se fâcha
Il envoya un ultimatum à tous
Il voulait que le déménageur se révèle
On lui conseilla d’être plus Zen

Pourtant c’était l’évidence même
Un projet caressé depuis un certain temps
Revenir dans leurs terres ancestrales
Revenir rejoindre leurs enfants et leurs amis

Pourquoi chercher si loin ou si proche
Tout convergeait vers Sainte-Foy
Il fallait tout simplement un peu de foi
Pour penser à Agathe et à Romuald

Saint-Georges les accueille avec amour
Sur leur montagne ils couleront des jours heureux
Ils méritent de vivre dans le calme et la paix
Souhaitons-leur des joies inespérées

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Photo de la nouvelle résidence d'Agathe et Romuald à Saint-Georges

jeudi, mai 17, 2007

Édith Piaf

Par Jacques Rancourt

Édith Piaf

Je piaffais d’impatience
Je voulais revisiter ta vie
Je voulais comprendre
Je voulais apprendre

J’ai compris ta recherche amoureuse
J’ai compris ton manque existentiel
J’ai compris ton besoin d’être aimé
J’ai compris ta dépendance amoureuse

J’ai appris l’importance d’un départ heureux dans l’enfance
J’ai appris l’importance de parents aimants
J’ai appris le prix à payer pour l’absence parentale
J’ai appris que ce vide amoureux est difficile à remplir

Plus je revisitais ta vie plus je pensais à Dalida
Plus je revisitais ta vie plus je pensais à Marilyn
Plus je revisitais ta vie plus je pensais à certains artistes
Plus je revisitais ta vie plus je reconnaissais l’importance
D’être centrique pour éviter de devenir excentrique

mercredi, mai 16, 2007

La minoune

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

La minoune

Sa maîtresse est partie en voyage
Sa minoune l’attend au pied de la porte
Des jours, des nuits, des semaines
Elle miaule et elle attend son retour

Étrange destin que cet attachement
Terrible destinée que cette séparation
S’imagine-t-elle un quelconque abandon
S’invente-t-elle mil scénarios d’horreur

Le moindre petit bruit suscite l’espoir
L’espoir d’un retour précipité
La fin d’une vaine attente

Le plaisir des caresses renouvelées

mardi, mai 15, 2007

Migraine


Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Migraine
Migraine soudaine
Migraine en haleine
Migraine entière
Migraine gangrène

Éloigne-toi au bout du monde
Vas te perdre dans l’abîme
Escalade les plus hautes montagnes
Précipite-toi dans de profonds précipices

Fiche-moi la sainte paix
Change-toi en courant d’air
Deviens l’ombre de toi-même
Retourne dans tes limbes

Migraine maudite
Migraine sournoise
Migraine hypocrite
Disparais à tout jamais

lundi, mai 14, 2007

Le mois de mai

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Le mois de mai

C'est le mois de mai
C'est le mois de la renaissance
À la Nature qui se réveille
Disons notre allégresse nouvelle

Ornons nos parterres
De nos plus belles fleurs
Offrons à notre Nature
Et nos ferveurs et nos cris de joie

Fais que sur notre planète bleue
Nous la préservions à jamais
O Charmante Nature
Ta vie dépend de nous.
....................................................
Photo prise par Jacques Rancourt

dimanche, mai 13, 2007

Aujourd’hui, dès midi...

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Aujourd’hui, dès midi...
(à la manière de Victor Hugo)

Aujourd’hui, dès midi, à l’heure où le village resplendit
J’irai. Crois-tu que je t’ai oubliée, tendre Florence
Je m’avancerai dans le minuscule cimetière
J’irai me recueillir sur l’urne déposée un midi de juin

Je porterai à mes souvenirs ton rire enjoué
Sans le vouloir je te verrai arroser tes fleurs
Seul, incognito, j’attendrai un signe de toi
Joyeux, et le midi pour moi sera comme la lumière

Je ne regarderai point tous ces pissenlits aux alentours
Ni les quelques maisons de la rue principale
Quand je me pencherai sur ton urne
Je déposerai mil fleurs que tu adorais tant
..............................................................
Photo puisée dans les archives familiales

samedi, mai 12, 2007

Merveilleuse veilleuse


Par Jacques Rancourt

Merveilleuse veilleuse

Ma veilleuse veille
Je suis insomniaque
Je suis un oiseau de nuit
Je contemple le ciel étoilé

Merveilleuse lune qui me regarde
Je ferais les cent pas chez elle
Il faudrait me donner des ailes
J’abandonnerai ma veilleuse merveilleuse

Perché si loin et si haut sans veilleuse
Je contemplerais la petite planète bleue
J’essaierais de repérer ma veilleuse malheureuse
Je m’éclipserais pour la rendre plus radieuse

Revenu de si loin et de si haut dans ma chambre
Ma veilleuse pleure et exige ma présence
Je me contenterai des étoiles à regarder
J’attendrai l’aube et le soleil à l’horizon
Mon départ vers la lune est en veilleuse
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Photo : Gerard Therin – La nature en beauté

mercredi, mai 09, 2007

Tête entêtée

Par Jacques Rancourt

Tête entêtée

Cette tête qui s’entête
À me créer des mots utiles
À m’exploser des mots futiles
À me causer sans cesse
À me causer tant de maux

Cette tête qui s’entête
À rire de tout et de rien
À passer ses commentaires
À décrire l’état de la planète
À fabuler mil scénarios

Cette tête qui s’entête
À m’amener ailleurs
À me faire rêver
À consoler ma peine
À me river son clou

Cette tête qui s’entête
À enjoliver ma vie
À en faire un enfer
À ignorer ma tristesse
À me combler jusqu’à l’ivresse

Cette qui s’entête
À me tenir tête
...................................................
Photo dans Insecula

lundi, mai 07, 2007

Entre le délire et la poésie

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes

Entre le délire et la poésie

Dans le délire
Je joue de la lyre
Dans le pire
Je jugule mon ire

Dans la crainte
Je cherche une pente
Dans l’épouvante
Je m’éloigne de la rampe

Dans l’extase
J’écris une phrase
Dans la métastase
Je joue de la contrebasse

Dans l’euphorie
Je plante des orties
Dans la mélancolie
Je suis en hostie

Dans cet univers
Je fais des vers
Dans ce concert
Je fredonne un air

Dans cette poésie
Je cherche l’infini
Dans cette amie
Je goûte à la vie

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Photo : Accueil du site de Bleu Lavande

samedi, mai 05, 2007

La chimèrocanthrope

Par Jacques Rancourt
La série Ocanthrope
Mes autres poèmes

La chimèrocanthrope

Elle a l’imagination fertile
Elle ne contrôle pas la folle du logis
Elle vous amène au bord de la folie
Elle vit toujours au bord d’un précipice

Elle s’imagine les pires accidents
Elle s’imagine les pires maladies
Elle s’imagine les pires machinations
Elle s’imagine les pires catastrophes

Elle voit l’avion tomber du ciel
Elle voit le navire couler à pic
Elle voit l’auto frapper un bloc de béton
Elle voit le vélo tomber d’un pont

Elle croit son mari à l’agonie
Elle croit son fils atteint de la tuberculose
Elle croit sa mère cancéreuse
Elle croit son chat plein de puces

STOP STOP STOP

N’entrez pas dans son jeu
Ne dites surtout rien
Ne brisez pas son monde intérieur
Ses chimères la font vivre

Elle est la fille difforme d'Échidna et de Typhon

vendredi, mai 04, 2007

Glande prostrée

Par Jacques Rancourt
Mes autres poèmes
Glande prostrée

Ne riez pas de cette glande
La prostate n’entend pas à rire
Vous pensez au toucher rectal
Un immense rictus vous transfigure
Vous avez visionné ce vidéo
Vous avez bien ri tout votre saoul

Votre transfiguration peut devenir une crucifixion
Sont comptés les beaux jours du liquide prostatique
Il était content de côtoyer le sperme vers sa destination
Il jubilait avec son volume et ses enzymes direction col utérin
Une terrible tragédie l’attend au détour sans avertir
Ce n’est pas l’adeno-myo-fibrome prostatique
Pire c’est l’affreux et terrible cancer dévastateur

Le poète est triste en cette nuit obscure et sans étoiles
Il vient d’apprendre que son ami est attaqué sournoisement
Cette glande fait de l’ami un homme dévasté et prostré
Ce printemps ne sera jamais plus ce qu’il était
C’est l’automne et même l’hiver dans son corps
Il garde le silence et n’ose parler de cette crucifixion
Le poète lui a des mots pour exprimer sa peine
Son ami trouvera-t-il une quelconque fleur au bout de sa tige

Mère Paul-Marie l’incarnation mystique de la vierge
Viendra-t-elle à son secours
Le poète en doute fortement

jeudi, mai 03, 2007

Le tristocanthrope

Par Jacques Rancourt
La série Ocanthrope
Mes autres poèmes

Le tristocanthrope

Il promène sa tristesse sur la planète
Il voit tout en gris et en noir
Il sourit rarement et parcimonieusement
Il refuse même les petits plaisirs

Il se sent coupable de tout
Il a la larme facile à l’œil
Il déteste vos rires spontanés
Il se réfugie dans un coin sombre

Il adore les salons funéraires
Il lit tout sur les accidents
Il vérifie les avis funéraires
Il rêve de cancer et d’épidémies

STOP STOP STOP

Ne fréquentez pas cet individu
Vous risquez une violente dépression
Fuyez cette tristesse ambulante
Vous n’y gagnerez rien à le côtoyer

mercredi, mai 02, 2007

Monologues d’une tige

Par Jacques Rancourt
Monologues
Mes autres poèmes
Monologues d’une tige

Pas facile d’être une tige
On me coupe à l’automne
Je retige au printemps
On m’émonde à l’été

Rôle ingrat que d’être une tige
Ce n’est pas moi qu’on admire
C’est la belle fleur que je porte
Que serait-elle sans ma tige

Pas facile non plus pour le métal
Condamné à être une tige
Condamné à supporter des structures
Condamné à supporter le temps et la rouille

Supporter ces feuilles qui te font de l’ombre
Supporter ces bibittes qui te grugent
Supporter les coups de pieds
Supporter le vent et la sécheresse

Tige ignorée
Tige abandonnée
Tige bafouée
Tige incontournable

J’entends vos rires
J’entends vos sarcasmes
Ne riez pas trop vite
Je suis la copie de votre société