jeudi, février 15, 2007

Le guidocanthrope

Par Jacques Rancourt et la complicité de Cyrille Champagne
La série Ocanthrope
Mes autres poèmes

Le guidocanthrope

Il qualifie d'insipide un courriel reçu sur la politique
Il vomit sur les futures campagnes électorales
Il préfère la truie d'Isidore Gagnon et ses sept gorets
Il classe au 278e rang de ses priorités la politique québécoise
Il classe au 862e rang de ses priorités la politique fédérale
Il considère le courriel de son frère libéral comme une horreur
Il constate que la politique n’est qu’un mauvais vaudeville
Qu’une grosse farce grasse
Qu’une foire d’empoigne
Qu’un tissu d’insignifiances et de mensonges
Qu’un long ronron vide de sens
Qu’un cirque de bouffons et de clowns
Qu’un spectacle minable et désolant
Qu’un piège à cons
Qu’une immense rigolade
Qu’une longue litanie de phrases creuses
Qu’un nid d’opportunistes et de menteurs
Qu’un repaire de profiteurs et de vendus

STOP

Ne le dérangez pas
Il préfère la poésie
Il préfère les grenouilles
Il préfère les quenouilles
Ne lui imposez pas certaines nouilles
Ne lui demandez pas de baiser cette nullité libérale
Ne lui demandez pas de s’abaisser à cette médiocrité
Ne le forcez pas à se rouler dans la boue
Il a trop à faire et trop d’affaires qui urgent
Regarder les étoiles
Humer les fleurs
Caresser la brise
Relire ses classiques
Noter ses pensées
Composer un poème
Flâner dans la rosée
Siroter un rosé
Écouter un aria ou une sonate
Jouer avec sa petite-fille
Cuisiner une friandise à la guimauve
Aller nourrir les moutons du voisin
Observer le coucher du soleil sur les îles du Bic
Se balader dans les champs
Photographier un couple de mésanges sur le sorbier
Rêver que cette planète est encore habitable!

STOP

Ne le dérangez surtout pas
Il préfère la rêverie aux âneries
Il préfère les songes aux mensonges
Il préfère les romances aux manigances
Il préfère les nuits romantiques aux nuits des longs couteaux
Il préfère jongler avec des vers plutôt que tripoter des billets verts
Il préfère les pissenlits
Les fougères
Les lapins de son rang
Au lieu du macadam et des buildings des grandes villes
Il préfère le silence et la contemplation au brouhaha et autres tintamarres
Il préfère la liberté dans la pauvreté que la servitude de l’opulence
Il préfère être et non paraître
Il préfère se taire et disparaître au lieu de gueuler pour mieux paraître!

STOP

Ne le dérangez plus
Il ne vous entend plus!

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Merci Jacques pour ta proposition de collaborer ensemble dans la rédaction de poèmes sur ta nouvelle série ocanthrope.
Comme première participation à cette série, disons que ça n'a pas trop posé de problèmes puisque ton frère Guy est assez actif sur plusieurs sites de poésies ici en Europe, surtout en France.Comme j'ai à peu près tout lu ses poèmes sur le Web, (il en a écrit des centaines et des centaines!), j'ai pu aisément m'en faire un portrait assez fidèle, te laissant le soin de rectifier le tir s'il y avait lieu...
Au prochain poème donc...

Anonyme a dit...

Ah bon....Le sociolocantrope veut réagir....Il lui semble que la société des humains ne peut reposer uniquement que sur des poètes et des rêveurs....

Il ne sait pas s'il a mal appris, mais le mode de vie des hommes est caractérisé par des associations organisées d'individus en vue d'intérêts communs. Donc, cela suppose des institutions dites familiales, financières, politiques, législatives,civiles, sociales et...artistiques,encore plus....

Une société ne peut se construire que par des rêves, de la poésie, des regards émerveillés sur des oiseux, des fleurs, des couchers de soleil... Ne faut-il pas des personnes qui ont encore le sens de la collectivité qui s'investissent à tous les niveaux? ( finance, politique, judiciaire, social, services publics et privés)... avec tout leur bagage d'honnêteté, de franchise et de générosité....

Le sociolocantrope aime bien les caricatures politiques, mais delà a cracher des énormités, il y a un pas a ne pas franchir, par respect de ceux et celles qui permettent encore aux rêveurs et aux caresseurs de la brise de pouvoir s'exprimer en toute démocratie...

Anonyme a dit...

Merci Jacques et Cyrille pour le portrait de ce "guidocanthrope".
Je reconnais bien sur la photo ma petite-fille Florence qui joue au cowboy avec son papy...
Ce portrait est-il exact ou une simple caricature de ma personnalité?
Je laisse à ceux ou celles qui me connaissent"vraiment" le soin d'en juger!
C'est vrai qu'aujourd'hui, retraité, j'excrète la politique autant que j'ai pu l'aimer en début d'études en philo ou prof de philo...
Rêveur, penseur, poète, suis-je, en effet...
Je préfère de loin l'artiste aux hommes d'affaires et autres politiciens véreux, dont leur seul souci, c'est d'empocher le plus de cennes et de profits!
Enfin, je peux difficilement imaginer une société sans poètes, musiciens, rêveurs, poètes, artistes, penseurs...Cette société ressemblerait à une usine, à une prison ou à une morgue...tant le ronron utilitaire des banquiers, hommes d'affaires, politiciens, etc. est dépourvu d'imagination et de fantaisie.
Longue vie à cet essai de décrypter l'âme humaine ou les comportement saugrenus de la bête humaine...

Anonyme a dit...

Hello les boys !
Il manque quelque chose à ce poème : le guidocanthrope est éternellement amoureux des femmes, il se nourrit de leurs chairs, il boit leurs soupirs... Il les blasonne de la tête aux pieds ; du bout de la plume, il les fait vibrer, chanter, jouir !!!
Super poème !
Bisous, A.