vendredi, octobre 13, 2006

Ainsi hoquetait mon épinette agonisante

Photo prise par moi-même, ce matin, le 13 octobre 2006, de mon épinette coupée.
Il y a 24 ans, mon fils Philippe revenait de l'école avec une jeune pousse que nous avions plantée dans un champ non cultivé qui fait désormais l'objet d'un développement urbain sauvage. Cet événement m'a inspiré ce poème, cri du coeur pour sauver la planète.

Je dis à qui veut m’entendre
Mon dégoût des développeurs urbains
À l’aube, ce matin, je me suis fait couper
Un terrain de stationnement avait besoin de mon espace

Je dis à qui veut m’entendre
Que j’avais le droit de vivre
Que je purifiais l’air sans massacrer la couche d’ozone
Que les oiseaux et les écureuils m’appréciaient
Que je faisais l’orgueil de celui qui m’avait planté
Que je trônais l’hiver comme un roi

Que dira l’enseignante qui avait donné ma jeune pousse
À cet écolier joyeux et fier de son cadeau
Entendrez-vous ses sanglots tristes et longs
Dénoncerez-vous ce bitume laid et polluant
Vomissez sur ce pseudo-progrès urbain
Criez, hurlez et comprenez ma détresse

Dans le paradis des épinettes mortes
Je maudirai sans fin l’auteur de ma coupe
Je regarderai la couche d’ozone se perforer davantage
Quand votre planète sera détruite
Ne venez pas pleurer dans mon paradis
Je ne demandais qu’à vivre
Est-ce trop demander à la bête humaine?